Promised Land


Promised Land
Réalisateur :
Gus Van Sant
Pays d'origine :
US
Titre original :
Durée :
1h46
Année :
2013
Date de sortie nationale :
Genre :
DR
Casting :
Matt Damon, Rosemarie DeWitt, Frances McDormand…
Synopsis :
Steve Butler, représentant d’un grand groupe énergétique, se rend avec Sue Thomason dans une petite ville de campagne. Les deux collègues sont convaincus qu’à cause de la crise économique qui sévit, les habitants ne pourront pas refuser leur lucrative proposition de forer leurs terres pour exploiter les ressources énergétiques qu’elles renferment. Ce qui s’annonçait comme un jeu d’enfant va pourtant se compliquer lorsqu’un enseignant respecté critique le projet, soutenu par un activiste écologiste qui affronte Steve aussi bien sur le plan professionnel que personnel…
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par Coraline Lafon

Après Will Hunting, Elephant ou encore Harvey Milk, Gus Vant Sant signe, avec Promised Land, son 15e long-métrage. Et globalement, cette comédie dramatique est un succès, malgré la bien-pensance et le côté moralisateur un peu trop prononcé pendant les 106 minutes de l'oeuvre. Le sujet abordé par le Promised Land est ancré dans l’actualité : le débat entre capitalisme et écologie est sur toutes les lèvres et cette problématique est bien illustrée dans ce long métrage. Seul problème, le réalisateur prend clairement parti pour un côté plus que pour l’autre, ce qui restreint la réflexion du spectateur. Mais bon, finalement, pourquoi pas.

Gus Vant Sant continue, comme dans ses précédents films, à jouer sur l’émotion via des personnages sensibles et attachants, des discours forts, de la psychologie. Sue et Steve sont plus ou moins considérés comme « les méchants » de l’histoire mais se sont aussi les personnages principaux et on ne peut pas s’empêcher de nous identifier à eux. Mais par moment on sent que la facilité gagne du terrain et dès lors, le scénario devient cliché : rencontres prévisibles, attachements, soudaine prise de conscience etc. La relation entre Steve et Alice n’a de véritable sens que si on la met en parallèle avec celle qui existe entre Sue et Rob. En effet, pendant que Steve s’attache vraiment à la jeune femme, montrant ainsi un détachement progressif à la cause qu’il était venu défendre, Sue, elle, reste froide et professionnelle dans toutes circonstances, comme le prouve l'une de ses dernières répliques : « C’est mon boulot.»

Finalement, le retournement de situation à la fin et la découverte de la vérité remet l’intrigue à sa place et heureusement car c’est ce moment qui permet de réajuster le film. Le long-métrage permet tout de même de reconsidérer le fait que nous avons le choix. Le choix d’une prospérité économique, avec ses avantages et ses inconvénients, ou le choix de la terre, de la tradition, d’une autre forme de richesse finalement. Un choix difficile à faire et qui est largement manipulé par le pouvoir et les médias, mais qui existe bel et bien. La morale de ce film, qui signe au passage les retrouvailles entre Matt Damon et Gus Vant Sant, 15 ans après leur dernière collaboration dans Will Hunting, est finalement de nous rappeler que nous avons tous besoin d'apprendre à « prendre soin de quelque chose ».

Coraline Lafon