sorti le 03/09/2025
Entre satire politique et drame familial, ce premier long métrage de Carlos Abascal Peiró comporte des qualités et des défauts d’un premier film. Une semaine après la présidentielle, la France cherche toujours son Premier ministre. Nino, jeune attaché parlementaire ambitieux, est missionné pour convaincre son père, Lionel Perrin, d'accepter le poste. Mais cet éternel perdant a coupé les ponts avec la politique et son fils. Nino se retrouve donc embarqué dans une course effrénée où tous les coups sont permis. Il a 24 heures pour sauver sa carrière, son couple et si possible l'avenir de la France.
Malgré un pitch accrocheur, le film peine à trouver son rythme et son ton. Satire politique, enquête, puis manigances, cette accumulation désoriente mais finit par faire son effet. Côté technique, l’utilisation de lentilles anamorphiques apporte une esthétique cinématographique très appréciable en dépit de quelques soucis de mise au point sur certains plans. Avec une aisance mesurée, le réalisateur balade sa caméra dans les décors, ce qu’il prouve d’entrée de jeu en filmant en plan séquence une soirée entre politiques afin de retranscrire la rapidité de l’enchaînement des évènements et de la transmission de l’information.
En tête du casting, le jeune Jean Chevalier est épaulé par trois têtes d’affiche, Karin Viard, François Cluzet et Alex Lutz, mais aussi par une galerie de seconds rôles. Pour caractériser et ancrer tous ces personnages dans la mémoire du spectateur, le réalisateur utilise assez brillamment la figure de style favorite de Fritz Lang : la synecdoque. Un doigt coupé pour le père, une dégustation systématique d’un demi-kiwi pour son adversaire politique de toujours, et surtout des santiags pour la journaliste et petite amie du protagoniste, toutes ces idées démontrent le soin apporté à la caractérisation visuelle des personnages afin de les rendre tous attachants ou détestables tout en conservant la limpidité de l’histoire. Hésitations de premier film mises à part, la fraîcheur du regard et le sens de la caractérisation finissent par bien porter à l’écran la classique filiation dramatique induite par l’histoire d’un fils de.
Gwendal Ollivier