sorti le 22/05/2025
Présenté en hors compétition au festival de Cannes 2025, le nouveau film de Cédric Klapisch fait preuve d’un postulat ambitieux. Une trentaine de personnes issues d'une même famille apprennent qu'elles vont recevoir en héritage une maison abandonnée depuis des années. Quatre de ces cousins lointains sont chargés d'en faire l'état des lieux. Ils vont alors découvrir des trésors cachés et se retrouver sur les traces d'une mystérieuse Adèle, qui a quitté sa Normandie natale pour la capitale, en 1895.
Après un générique introductif encore parfaitement maîtrisé, s’amusant cette fois avec le découpage en morceaux de plans sur des fragments de tableau, Cédric Klapisch se la joue Ruben Östlund dans une scène de monstration du paraître digital amusante. Aussi bon dans la direction d’acteurs que dans l’écriture des personnages, Klapisch les fait évoluer naturellement par les liens qui se tissent entre les membres de cette grande famille, ironiquement incarnés par de nombreux enfants d’acteurs. Au cœur du mouvement pictural impressionniste, le réalisateur rappelle que l’arrivée d’un nouvel outil comme l’appareil photo ne signifie pas la mort d’un plus vieux comme le pinceau sur la toile mais est plutôt synonyme de réinvention artistique.
Jonglant entre deux époques, la narration se divise en deux chemins qui convergent inévitablement. Toutefois, l’époque ancienne met du temps à prendre sens ; un temps qui aurait pu être utilisé pour développer davantage le rapprochement des cousins de l’époque présente pour rendre la scène de fin surréaliste au collège plus satisfaisante narrativement. Point d’accroche du récit, le personnage incarné par Abraham Wapler rappelle le rôle fétiche qui traverse la filmographie du réalisateur, incarné tantôt par Romain Duris, tantôt par François Civil. Immédiatement attachant, il construit une belle empathie avec les autres en apprenant qu’il faut parfois savoir regarder en arrière pour accueillir sereinement, la venue de l’avenir.
Gwendal Ollivier