Daaaaaali !


Daaaaaali !
Réalisateur :
Quentin Dupieux
Pays d'origine :
FR
Titre original :
Daaaaaali !
Durée :
1h17
Année :
2023
Date de sortie nationale :
07/02/2024
Genre :
CO,CD,DR
Casting :
Anaïs Demoustier, Gilles Lellouche, Edouard Baer…
Synopsis :
Une journaliste française rencontre Salvador Dali à plusieurs reprises pour un projet de documentaire.
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sorti le 07/02/2024

Nombreux sont les réalisateurs à avoir dressé un portrait d'artiste, souvent par admiration, des fois par contestation, mais majoritairement par identification. 7 mois seulement après son dernier métrage, Quentin Dupieux revient avec un projet aux antipodes de la simplicité épurée de Yannick. Caractéristique du peintre espagnol qu'il dépeint, l'excentricité est incarnée avec excès et amusement par quatre acteurs (Baer, Cohen, Lellouche et Marmaï) qui représentent plus ou moins quatre facettes de l'artiste. Face à eux, Anaïs Demoustier collabore une fois de plus avec le réalisateur pour se glisser dans la peau d'une apprentie journaliste qui a la lourde tâche de capter par l'écrit ou la vidéo la moindre miette accordée par le peintre.

À mi-chemin entre le portrait de personnage obsédé par l'image du Daim et la narration labyrinthique de son chef-d'œuvre Réalité, ce nouveau film regorge des gimmicks habituels de Dupieux (musique entêtante, étalonnage pastel sans contraste) mais manque d'aboutissement. Contraint par sa durée identique d'un projet à l'autre, le réalisateur donne l'impression de rembourrer certaines scènes pour atteindre son habituelle heure et quart. Ainsi, le comique de répétition est trop répétitif, autant dans sa forme visuelle comme le gag interminable du couloir, que narrative comme le multiple récit du rêve ou les fins successives.

À la musique, Thomas Bangalter (l'un des deux Daft Punk) livre un titre à moitié mémorable, prenant et entêtant mais qui ne survit pas à l'après-séance. Prolongeant son questionnement sur la vieillesse entamé dans Incroyable mais vrai, Dupieux semble livrer ses propres angoisses sur le passage du temps à travers les mots et les peurs de son personnage. Entre thématiques sous-jacentes trop effleurées, montage dischronologique et situations cocasses rendant concret l'univers du peintre, Dupieux s'éparpille pour donner un film brouillon, peut-être trop éloigné de l'univers fantasmagorique du grandissime Daaaaaalí !

Gwendal Ollivier