Priscilla


Priscilla
Réalisateur :
Sofia Coppola
Pays d'origine :
US
Titre original :
Priscilla
Durée :
1h50
Année :
2023
Date de sortie nationale :
03/01/2024
Genre :
BI,DR
Casting :
Cailee Spaeny, Jacob Elordi, Jorja Cadence…
Synopsis :
Quand Priscilla rencontre Elvis, elle est collégienne. Lui, à 24 ans, est déjà une star mondiale. De leur idylle secrète à leur mariage iconique, Sofia Coppola dresse le portrait de Priscilla, une adolescente effacée qui lentement se réveillera de son conte de fées pour prendre sa vie en main.
Filtres
Version
Format
image
confort
son
Version
Format
image
confort
son

sorti le 03/01/2024

Sofia Coppola dresse le portrait d’une femme dans l’ombre de son mari. Après son brillant Marie-Antoinette qui s’affranchissait des codes du film historique pour rendre pop et fun le quotidien morose d’une reine qui s’ennuie, on pouvait attendre beaucoup de ce film sur la femme du King. Pourtant, après les débuts gênant d’une relation entre une collégienne de 14 ans et un homme de 10 ans son aîné, le film plonge dans la lenteur de la routine d’une relation sans saveur ; enfermée dans une prison dorée, la femme attend patiemment le retour d’un mari qui ne cesse de repousser ses avances lors de leurs retrouvailles.

Choisie pour sa capacité extraordinaire à transformer son visage selon les époques de la vie de son personnage, Cailee Spaeny livre une performance remarquable. De son innocence en début de métrage à sa prise de maturité puis son rôle de mère, l’actrice incarne physiquement cette évolution. Face à elle, Jacob Elordi campe le Elvis de la vie privée, doucement addict, facilement frustré et parfois violent. Si l’acteur retranscrit relativement bien cette facette du personnage, sa performance est bien plus monochrome que celle d’Austin Butler dans le film de Baz Luhrmann qui capturait à la fois les doutes et addictions extrêmes du personnage, tout en lui donnant son impressionnante présence scénique.

Loin de la folie du montage et de la mise en scène de Luhrmann pour son Elvis sorti en juin 2022, Coppola adopte un rythme posé à l’image de sa protagoniste qui observe la folle aventure d’Elvis d’un point de vue distant, loin des paillettes et des projecteurs. Se répondant comme deux faces d’une pièce, les deux œuvres s’opposent tant elles sont imprégnées de la patte de leur auteur respectif. Si Coppola choisit comme à son habitude de raconter la relation du point de vue de la femme, on peut en revanche se demander pourquoi la réalisatrice ne s’attarde pas plus sur les sentiments et le quotidien solitaire de sa protagoniste. Débutant à l’arrivée d’Elvis dans sa vie, le récit s’achève brutalement sur son son émancipation, consciente et revendiquée, pour que la femme d’Elvis devienne à nouveau Priscilla.

Gwendal Ollivier