The Marvels


The Marvels
Réalisateur :
Nia DaCosta
Pays d'origine :
US
Titre original :
The Marvels
Durée :
1h45
Année :
2023
Date de sortie nationale :
08/11/2023
Genre :
AC,AV,FA
Casting :
Brie Larson, Iman Vellani, Teyonah Parris…
Synopsis :
Carol Danvers, alias Captain Marvel, doit faire face aux conséquences imprévues de sa victoire contre les Krees. Des effets inattendus l’obligent désormais à assumer le fardeau d'un univers déstabilisé. Au cours d’une mission qui la propulse au sein d’un étrange vortex étroitement lié aux actions d’une révolutionnaire Kree, ses pouvoirs se mêlent à ceux de Kamala Khan - alias Miss Marvel, sa super-fan de Jersey City - et à ceux de sa « nièce », la Capitaine Monica Rambeau, désormais astronaute au sein du S.A.B.E.R. D’abord chaotique, ce trio improbable se retrouve bientôt obligé de faire équipe et d’apprendre à travailler de concert pour sauver l'univers. Un seul nom pour cela : "The Marvels" !
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sorti le 08/11/2023

Alors que l’intérêt pour les films de super-héros semble décliner, le nouveau film Marvel débarque dans nos salles après une promo catastrophique. Réunissant trois super-héroïnes de l’univers Marvel, le film ne prend pas le temps de réiconiser ses personnages. Si Captain Marvel (Brie Larson) avait eu le droit à son film en 2019, Monica Rambeau était en revanche présentée comme une personnage secondaire de WandaVision, première série du MCU sortie en 2021, alors que Miss Marvel était introduite dans sa série éponyme en 2022. Le film offre tout de même au spectateur un petit récap des évènements de Captain Marvel et de ses retombées pour expliquer les motivations de la « méchante » tandis que la relation entre Monica Rambeau et Carol Danvers (alias Captain Marvel) est réintroduite lors d’un échange de souvenir.

La réalisatrice Nia DaCosta utilise relativement bien le concept de switch de corps des trois héroïnes pour créer des chorégraphies d’abord maladroites, puis tout en symbiose. Cependant, malgré quelques bonnes idées de mise en scène, comme la première descente dans l’espace de Carol Danvers filmée à l’envers dans un plan long, la réalisation n’offre aucune idée véritablement aboutie. À l’image de la planète où la langue commune est l’anglais chantée et où il aurait donc été pertinent de créer un lieu basé sur l’omniprésence de la musique, nous nous retrouvons toujours face à des décors dans le style grécoromain avec des costumes et maquillages extravagants.

Comme la bande annonce le laissait présager, les effets spéciaux ne semblent pas finis et trahissent constamment l’artifice du tournage intégralement en studio. Que ce soit sur les scènes de vol sur Terre ou dans l’espace, les cheveux des personnages ne réagissent jamais naturellement à leur environnement et leur contour semble artificiellement décollé du fond vert. De même, chaque nouvelle planète est impalpable et peu inspirée, n’aidant pas à la sensation de dépaysement dans les décors.

En 15 ans de MCU, c’est la première fois que Marvel créé chez le spectateur le désagréable sentiment de gêne face à des blagues ratées, débitées par des actrices qui forcent une alchimie artificielle. Si Kamal Khan conserve la sympathie développée dans sa série Miss Marvel, son admiration pour Captain Marvel semble ici trop appuyée, comme si le studio lui-même fantasmait un fan de ce personnage. Campée par Brie Larson, Carol Danvers reste fidèle à elle-même, la femme forte qui se lance dans le combat sourcils froncés avant d’être remplacée par sa doublure numérique étincelante. Mais ce sont surtout les personnages de Monica Rambeau et de la méchante, dont on oublie aussitôt le nom, qui manquent cruellement de charisme et de présence.

Plus attirée par l’effet de promo que par pertinence, le caméo de Valkyrie (Thessa Thompson), reine de New Asgard, rend complètement caduc les enjeux de la dernière série en date, Secret Invasion. En effet, si les Skrulls pouvaient simplement se réfugier sur New Asgard, on se demande pourquoi Nick Fury (Samuel L. Jackson) ne le leur avait pas proposé avant de créer un conflit mondial. De même, la scène post-générique ne sert qu’à titiller la fibre nostalgique de fans agacés par un univers multiversel qui ne sait plus où il va. Ce 33e film du MCU donne la sensation d’un épisode filler de série sur des personnages secondaires que Disney cherche pourtant à mettre en avant comme les nouvelles femmes fortes et indépendantes de son agenda politique lassant, un trio de super-héroïnes « merveilleuses ».

Gwendal Ollivier