John Wick : Chapitre 4

pagi 12


John Wick : Chapitre 4
Réalisateur :
Chad Stahelski
Pays d'origine :
US
Titre original :
John Wick: Chapitre 4John Wick: Chapter 4
Durée :
2h50
Année :
2023
Date de sortie nationale :
22/03/2023
Genre :
AC
Casting :
Keanu Reeves, Donnie Yen, Bill Skarsgård, Laurence Fishburne, Hiroyuki Sanada…
Synopsis :
John Wick découvre un moyen de vaincre l'organisation criminelle connue sous le nom de la Grande Table. Mais avant de gagner sa liberté, Il doit affronter un nouvel ennemi qui a tissé de puissantes alliances à travers le monde et qui transforme les vieux amis de John en ennemis.
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sorti le 22/03/2023

Près de dix ans après le premier volet, la saga du cascadeur et réalisateur Chad Stahelski a changé la face du cinéma moderne en servant de source d’inspiration à nombre de réalisateurs de films d’action autant dans les cascades que dans la mise en scène. À l’instar de Mission Impossible porté par Tom Cruise, cette saga portée par Keanu Reeves représente ce qui se fait de mieux dans son domaine et repousse à chaque nouvel opus ses propres limites. Et ce quatrième chapitre ne fait pas exception !

Toujours aussi charismatique dans ce personnage éponyme peu bavard, Keanu Reeves laisse de la place au reste du casting. L’acteur expert en art martiaux Donnie Yen campe un rival redoutable constamment sur l’offensive pour pallier sa cécité. Grand méchant de ce nouveau film, Bill Skarsgård incarne le noble français qui ordonne la traque du héros. Mais Laurence Fishburne et Ian McShane reviennent soutenir le protagoniste dans sa lutte sans fin où la proie se transforme toujours en prédateur. Dans la liste des habituels alliés, l’acteur Lance Reddick, décédé mi-mars, fait une dernière apparition trop brève en début de film qui nous laisse un sentiment amer.

La sensation de voyage est toujours au rendez-vous et donne au film une portée internationale malgré une simplicité scénaristique appropriée. Dans ce monde alternatif où les passants n’ont que faire de voir des hommes se taper à mort et se tirer dessus sans interruption, les décors de la capitale française sont utilisés avec intelligence. Pensés avant tout pour y filmer des scènes d’action, Montmartre et la Place de l’Étoile deviennent le terrain de jeu pour des combats uniques à la mise en scène surprenante. En plus de minimiser les cuts au montage, les cadrages en plan moyen saisissent toute la qualité des chorégraphies.

Du bal des voitures autour de l’Arc de Triomphe à la chute des 222 marches effectuée en seulement deux prises par un cascadeur, la violence de l’action grimpe dans un crescendo jouissif. Conscient du besoin de renouveler sa mise en scène dans un film d’action de près de 3h, le réalisateur filme toute une séquence de fusillade sur l’étage d’un immeuble avec un angle plongeant qui surplombe le décor, suivant la progression du personnage entre les différentes pièces avec l’esthétique d’un jeu vidéo 2D.

En termes de photographie, le code couleur du précédent volet est repris pour mettre en valeur chaque plan. Des lens flares réguliers sur l’objectif, aux multiples néons incrémentés aux décors, les lumières sont pensées et travaillées avec minutie. Les couleurs vives s'opposent, le classique duo bleu/orange mais aussi le plus audacieux vert/rouge pour composer des cadres qui ressemblent à des tableaux au style cyberpunk. Les scènes d’action de la première moitié du métrage caractérisent cette esthétique qui trouve son paroxysme dans l’affrontement avec le caïd de la boîte de nuit à Berlin. D’abord présenté sur son trône de lumière autour d’une partie de carte reprenant les codes du genre, le combat bascule dans l’enfer lumineux et humain d’une boîte de nuit.

Pour accompagner ces scènes d’action hypnotiques, Tyler Bates et Joel J. Richard composent une nouvelle fois une bande originale énergique. En plus de la musique techno qui transcende parfaitement l’action, les compositeurs instaurent des moments de pause orchestrale épurés pour souligner le dramatisme des évènements et vont jusqu’à reprendre des sonorités westerns pour coller à la mise en scène du duel final.

Au regard de la fin abrupte, il est toutefois légitime de se demander si un cinquième opus est possible. Si tel était le cas, comment Chad Stahelski et son équipe pourront-ils se surpasser pour nous offrir un spectacle encore plus impressionnant ? Mais aussi, Keanu Reeves pourra-t-il éternellement incarner ce personnage qui lui colle si bien à la peau, le Baba Yaga, le Boogeyman, ou de son vrai nom, John Wick ?

Gwendal Ollivier