The Son


The Son
Réalisateur :
Florian Zeller
Pays d'origine :
US,FR,GB
Titre original :
The Son
Durée :
2h03
Année :
2022
Date de sortie nationale :
01/03/2023
Genre :
DR
Casting :
Hugh Jackman, Vanessa Kirby, Laura Dern, Zen McGrath, Anthony Hopkins…
Synopsis :
Nicolas a dix-sept ans et semble avoir du mal à vivre. Il n'est plus cet enfant lumineux qui souriait tout le temps. Que lui est-il arrivé ? Et pourquoi ne va-t-il plus en cours ? Dépassée par les événements, sa mère ne sait plus quoi faire, et Nicolas demande à vivre chez son père. Ce dernier va tout faire pour tenter de le sauver et lui redonner le goût de vivre. Mais peut-on vraiment sauver quelqu'un d'autre que soi-même ?
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sorti le 01/03/2023

Florian Zeller frappe de nouveau avec une deuxième adaptation d’une des pièces de sa trilogie théâtrale sur grand écran. Après un décrochage scolaire, Nicholas (Zen McGrath) décide de quitter le foyer de sa mère (Laura Dern) pour s’installer avec son père, Peter (Hugh Jackman) qui vient tout juste d’avoir un enfant avec sa nouvelle conjointe (Vanessa Kirby). Mais comme bien trop d’adolescent, Nicholas souffre profondément du décalage entre lui et le reste du monde.

L’histoire venant du théâtre, les acteurs étaient forcément attendus au tournant pour interpréter ces rôles riches en portée dramatique. Laura Dern et Vanessa Kirby, les deux femmes qui entourent Peter, délivrent des performances à la hauteur de leur réputation mais c’est surtout Hugh Jackman et le jeune Zen McGrath qui impressionnent. Abordée par le point de vue de Peter, la narration induit le spectateur à chercher lui aussi à comprendre ce qui ne va pas chez Nicholas. Baignés dans une photographie très bleutée, les plans tailles sont abondants et l’utilisation de moyennes focales noie les décors dans un flou esthétisé derrière les personnages. À l’image du plan d’ouverture sur les petits miroirs pendants au-dessus du berceau où la mise au point ne révèle que les contours flou des choses, les parents ne parviennent à cerner qu’une vague silhouette de leur enfant.

L’histoire venant du théâtre, les acteurs étaient forcément attendus au tournant pour interpréter ces rôles riches en portée dramatique. Laura Dern et Vanessa Kirby, les deux femmes qui entourent Peter, délivrent des performances à la hauteur de leur réputation mais c’est surtout Hugh Jackman et le jeune Zen McGrath qui impressionnent. Abordée par le point de vue de Peter, la narration induit le spectateur à chercher lui aussi à comprendre ce qui ne va pas chez Nicholas. Baignés dans une photographie très bleutée, les plans tailles sont abondants et l’utilisation de moyennes focales noie les décors dans un flou esthétisé derrière les personnages. À l’image du plan d’ouverture sur les petits miroirs pendants au-dessus du berceau où la mise au point ne révèle que les contours flou des choses, les parents ne parviennent à cerner qu’une vague silhouette de leur enfant.

Alors que son précédent métrage, The Father jouait sur le montage pour nous faire ressentir toute la désorientation d’un vieil homme atteint de la maladie d’Alzheimer, la mise en scène est cette fois plus classique mais malgré tout prenante. De retour pour incarner le père de Peter, Anthony Hopkins porte en seulement une scène le poids terrible de la relation qu’il entretien avec son fils. Par ses mimiques, son accent et ses choix de mots, l’acteur est parfaitement détestable tout en restant malheureusement très crédible. Par la démonstration de ce rapport malsain, le réalisateur nous présente tout ce que Peter a cherché à ne pas reproduire dans l’éducation de son enfant.

[SPOILERS]
Et pourtant, après la scène de l’hôpital dans laquelle les parents prennent la déchirante décision d’hospitaliser leur enfant pour le sauver, leur revirement de dernière minute rend la fin trop prévisible. Au lieu de rester à l’hôpital pour être suivi par des spécialistes, Nicholas rentre à la maison, fait immédiatement ses adieux à ses parents qui ne voient rien venir, et met fin à ses jours. Dans une vision fantasmée de happy-end très cliché le réalisateur cherche à tirer gratuitement les dernières larmes du spectateur en mettant le père face à son échec. N’ayant réussi à écouter ni Nicholas ni les médecins pour essayer de comprendre les besoins de l’adolescent, Peter doit désormais vivre avec la pire perte de toutes, celle de son fils.

Gwendal Ollivier