Fumer fait tousser


Fumer fait tousser
Réalisateur :
Quentin Dupieux
Pays d'origine :
FR
Titre original :
Fumer fait tousser
Durée :
1h20
Année :
2022
Date de sortie nationale :
30/11/2022
Genre :
CO
Casting :
Gilles Lellouche, Vincent Lacoste, Anaïs Demoustier, Jean-Pascal Zadi, Oulaya Amamra…
Synopsis :
Avertissement : des scènes, des propos ou des images peuvent heurter la sensibilité des spectateurs

Après un combat acharné contre une tortue démoniaque, cinq justiciers qu'on appelle les "Tabac Force", reçoivent l'ordre de partir en retraite pour renforcer la cohésion de leur groupe qui est en train de se dégrader. Le séjour se déroule à merveille jusqu'à ce que Lézardin, empereur du Mal, décide d'anéantir la planète Terre…
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sorti le 30/11/2022

Scénariste, réalisateur, directeur de la photographie et monteur de ses films, Quentin Dupieux contrôle véritablement ses projets de A à Z, pour le meilleur et pour le pire. Car par leur radicalité, ses films nous touchent très subjectivement, plaisent ou laissent de marbre. Cas unique dans le paysage audiovisuel français, Dupieux joue avec l’absurde autant dans l’écriture que dans la direction d’acteur et invite son spectateur à explorer des concepts. Alors qu’Incroyable mais vrai, sorti en juin dernier, nous proposait un véritable mystère puis une belle réflexion autour du rapport au temps propre à chaque personnage, ce nouveau métrage se détache d’une forme développée de narration pour lorgner avec le film à sketchs.

Servi par un casting dense et qualitatif, la plupart ayant déjà travaillé avec le monsieur, le métrage s’articule autour de trois histoires principales. La première met en scène une équipe de justiciers, la Tabac Force, dans un mélange entre une parodie des Power Rangers, des films de SF des années 80, et du genre le plus populaire du cinéma américain à l’heure actuelle (avec l’utilisation du gimmick de la scène post-générique). Narrée par les membres de la team de super-héros en costumes moulants, les autres histoires « horrifiques » jouent sur l’exagération naturelle due au passage à la narration, notamment dans la plaisante histoire avec Blanche Gardin. Après Mandibule, le duo du Palmashow et Adèle Exarchopoulos semblent toujours autant s’amuser sous la direction du réalisateur. À en juger par les acteurs qu’il parvient à réunir à chaque nouveau film, Quentin Dupieux attire les comédiens français par ses rôles et ses histoires qui sortent de l’ordinaire.

Fidèle à sa patte visuelle, sa photographie joue toujours sur des couleurs pâles et sans contraste, donnant l’impression que chaque image a conservé l’apparence du fichier brut de la caméra sans étalonnage en post-production. De même, le compositeur Mort Garson lisse son propre répertoire au synthétiseur mais avec un rendu bien moins impactant que les reprises de Bach dans le précédent Dupieux. En somme, comme à chaque projet du réalisateur, la sensibilité de chacun compte pour beaucoup dans l’appréciation finale de l’œuvre. Alors qu’il avait parfaitement maîtrisé sa campagne de communication sur son précédent métrage pour créer de l’attente autour de l’élément incroyable, Dupieux ne respecte cette fois pas sa promesse initiale de centrer son film sur la Tabac Force et encore moins sur leur morale annoncée dans les bandes annonces et promise par le titre, fumer fait tousser.

Gwendal Ollivier