Don't Worry Darling


Don't Worry Darling
Réalisateur :
Olivia Wilde
Pays d'origine :
US
Titre original :
Don't Worry Darling
Durée :
2h03
Année :
2022
Date de sortie nationale :
21/09/2022
Genre :
TH
Casting :
Florence Pugh, Harry Styles, Chris Pine, Olivia Wilde, KiKi Layne…
Synopsis :
Avertissement : des scènes, des propos ou des images peuvent heurter la sensibilité des spectateurs

La chronique d'une communauté isolée dans le désert californien en plein coeur des années 1950, au sein de laquelle une femme au foyer voit sa vie être chamboulée.
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sorti le 21/09/2022

Avant tout connue comme actrice, Olivia Wilde passe pour la seconde fois derrière la caméra pour réaliser un film à la fois intriguant, réflectif, et esthétiquement très maîtrisé. À la photographie, Matthew Libatique compose des plans symétriques (en particulier dans les séquences hallucinatoires) et laisse la caméra se balader souplement dans les décors. D’une perfection trop exagérée, ce quartier des années 1950, peuplé de personnages au train de vie millimétré est parfaitement mis en valeur par les choix de cadrage et de montage. Chaleureux dans leurs couleurs, décors, costumes et lumières soulignent cette illusion confortable et rassurante d’un endroit idyllique au beau milieu du désert.

Réputé pour son travail sur les principales sagas de Dreamworks (Shrek, Kung-Fu Panda et Dragon) ainsi que pour la saga Jason Bourne, John Powell livre ici une bande originale atypique et prenante. Partant d’un orchestre classique pour implanter un quotidien, des notes inversées viennent rapidement perturber cette instrumentalisation sobre. Mais la véritable originalité de sa composition se déploie dans les séquences d’hallucinations dans lesquelles des voix féminines clament des notes distinctes, spatialisées sur les différentes enceintes de la salle, faisant monter une tension froide au cœur des décors arides.

Adoptant pleinement le point de vue de sa protagoniste, Alice (incarnée par la grandissante Florence Pugh), le spectateur ne la suspecte jamais de folie et cherche plutôt à comprendre activement le problème de ce monde reluisant. Proche d’un concept de Black Mirror, l’allure et le propos anti-nostalgique du métrage évoque fortement le dernier film d’Edgar Wright, Last Night in Soho, sans pour autant atteindre sa maestria de mise en scène et la subtilité de son message. Toutefois, à mesure que le mystère se dénoue, la réalisatrice parvient à changer progressivement le sens de la phrase éponyme, [SPOILERS] et nous laisse méditer sur les dérives terribles auxquelles les technologies futures pourront certainement bientôt mener lorsque des réalités virtuelles nous permettront de replonger dans une époque où un bon mari travailleur disait encore à sa femme au foyer, « Don’t worry darling ».

Gwendal Ollivier