Peter von Kant


Peter von Kant
Réalisateur :
François Ozon
Pays d'origine :
FR
Titre original :
Peter von Kant
Durée :
1h25
Année :
2022
Date de sortie nationale :
06/07/2022
Genre :
CD
Casting :
Denis Menochet, Isabelle Adjani, Khalil Ben Gharbia, Hanna Schygulla, Stefan Crepon…
Synopsis :
Peter Von Kant, célèbre réalisateur à succès, habite avec son assistant Karl, qu'il se plaît à maltraiter et à humilier. Grâce à la grande actrice Sidonie, il rencontre et s'éprend d'Amir, un beau jeune homme d'origine modeste. Il lui propose de partager son appartement et de bénéficier de ses appuis pour se lancer dans le cinéma…
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sorti le 06/07/2022

Après son très touchant et engagé Tout s’est bien passé, François Ozon revient avec un film qui semble vouloir renouer avec le début de sa filmographie. Si Été 85 laissait déjà transparaître une envie nostalgique d’un regard sur le passé, ce dernier en souffre d’autant plus. Adapté de la pièce de théâtre, Les Larmes amères de Petra von Kant, de Rainer Werner Fassbinder, Ozon prend la liberté de changer le couple de protagoniste féminin en un couple masculin. Toutefois, il fait le choix étrange de conserver l’ensemble des noms germaniques originaux, prononcés avec l’accent natif au milieu de dialogues français très lettrés ; faute de goût dont Michel Hazanavicius se moquait dans Coupez !

Ce langage soutenu nous amène à la première barrière imposée par le métrage. Malgré les interprétations irréprochables des acteurs, leur direction très théâtrale instaure une distance entre le spectateur et les personnages. Ainsi le très bon Denis Ménochet, dévoile tout son panel d’émotions, de l’amour fou, à la dépression passionnée en passant par la colère gratuite et systématique envers son assistant, Karl. Pour le reste Isabelle Adjani et Khalil Ben Gharbia répondent avec mordant à Ménochet, toujours avec ce jeu théâtral bien particulier. Mention spéciale à Karl, dont l’acteur Stefan Crepon parvient à communiquer les pensées et les émotions uniquement par ses expressions faciales et corporelles, sans prononcer un mot de tout le long métrage.

Long, il ne l’est d’ailleurs pas tant mais le semble bel et bien ; l’élégante photographie alliée au jeu sur les couleurs bleue et rouge distillées dans les lumières, les décors et les vêtements des personnages ne suffisent pas à captiver l’attention du spectateur qui s’ennuie pendant une bonne première moitié de l’œuvre. Faute à un scénario éculé à la A Star is Born (romance entre deux stars, l’une grandissante, l’autre défaillante), la mise en scène du réalisateur français ne parvient pas à sublimer cette histoire d’artiste pris par l’amour et le doute créatif. Centré sur le personnage éponyme, le point de vue d’apparence neutre, porte un regard acerbe mais peu intéressant sur les relations et les états excentriques de ce Peter von Kant.

Gwendal Ollivier