Top Gun : Maverick


Top Gun : Maverick
Réalisateur :
Joseph Kosinski
Pays d'origine :
US
Titre original :
Top Gun : Maverick
Durée :
2h11
Année :
2022
Date de sortie nationale :
25/05/2022
Genre :
AC,DR
Casting :
Tom Cruise, Miles Teller, Jennifer Connelly, Jon Hamm, Glen Powell…
Synopsis :
Après avoir été l'un des meilleurs pilotes de chasse de la Marine américaine pendant plus de trente ans, Pete “Maverick" Mitchell continue à repousser ses limites en tant que pilote d'essai. Il refuse de monter en grade, car cela l'obligerait à renoncer à voler. Il est chargé de former un détachement de jeunes diplômés de l'école Top Gun pour une mission spéciale qu'aucun pilote n'aurait jamais imaginée. Lors de cette mission, Maverick rencontre le lieutenant Bradley “Rooster” Bradshaw, le fils de son défunt ami, le navigateur Nick “Goose” Bradshaw. Face à un avenir incertain, hanté par ses fantômes, Maverick va devoir affronter ses pires cauchemars au cours d'une mission qui exigera les plus grands des sacrifices.
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sorti le 25/05/2022

Réalisateur de Tron : Legacy, Joseph Kosinski démontre une fois de plus son talent pour mettre à jour une licence des années 1980, en respectant le film original sans tomber dans le travers facile et commun de la nostalgie séduisante. Ayant déjà dirigé l’acteur dans son très bon Oblivion, il met le besoin de sensations fortes de Tom Cruise au service de sa réalisation. Après des mois de formation, les acteurs principaux se retrouvent donc embarqués directement dans les avions de chasse pilotés à distance, et ont, en plus de livrer leur performance dans ces conditions réelles de vol, la charge de s’occuper eux-mêmes de la caméra placée avec eux dans le cockpit. Entremêlés à des plans d’extérieur d’avions pilotés par des professionnels, et au suivi sur la carte numérique du trajet des pilotes à travers la vallée, le montage fait parfaitement le lien dans la tête du spectateur entre les personnages et l’environnement.

Condition sine qua non à la réalisation de cette suite, le maximum d’effets pratiques possibles au tournage suit l’idée de l’importance de l’humain au sein de la machine. Dans notre époque où tout peut être fait en numérique et où l’aviation s’automatise, il faut, à l’image de Tom Cruise et de Maverick, tenir tête à ses supérieurs pour conserver l’ancienne façon de faire, toujours dotée de qualités inégalables par la nouvelle. Repoussé de nombreuses fois par l’équipe qui refusait de voir le film s’échouer sur une plateforme de SVOD, le film est en effet sublimé par le cadre de la salle, du grand écran rendant toute sa grandeur à la beauté visuelle de l’action mais surtout du son Dolby apportant une puissance unique à chaque décollage et franchissement du mur du son.

Construit sur le principe du dernier acte de Star Wars premier du nom, le scénario prend son temps pour préparer cet assaut quasiment impossible, en se concentrant sur l’entraînement de jeunes pilotes. N’oubliant pas de raccrocher les wagons avec l’original, les conséquences de la mort de Goose (navigateur de Maverick), sont incarnées par son fils, Rooster (Miles Teller) blâmant Maverick de l’avoir empêché d’accéder à l’école d’aviation. Évoquant fortement le film de 1986, les scènes à terre sont toutefois bien plus intéressantes, atténuant quelque peu le côté viriliste par l’ajout d’une pilote solide et d’un navigateur plus réservé tout en s’intéressant de nouveau à chacun d’entre eux.

[SPOILERS]
Ancien meilleur ennemi de Maverick, Val Kilmer fait une apparition très touchante incluant son cancer au scénario pour donner un bel au revoir entre les deux hommes. Implantée dès le début dans l’esprit du spectateur alors que Maverick se voit désigné formateur, l’idée du passage de flambeau semble confirmée par la mort de ce personnage de l’ancienne génération. Pourtant, après un climax rondement mené sur lequel pèse une tension ininterrompue s’achevant par une virée musicale tragique pour indiquer le sacrifice imminent du héros, les scénaristes refusent de boucler l’arc du personnage de Maverick aussi simplement et envoient Rooster se sacrifier à son tour pour lui. Alors que tout semblait se terminer classiquement par une victoire teintée de la mort du héros, s’engage un deuxième climax par-dessus le premier, encore plus impossible que la mission d’origine et qui relance la machine pour un dernier combat aérien renversant. Prenant le spectateur à contre-pieds, cette fin feel good colle avec l’esthétique granuleuse de la pellicule et renoue symboliquement le duo de pilotes de la Top Gun.

Gwendal Ollivier