Black Widow


Black Widow
Réalisateur :
Cate Shortland
Pays d'origine :
US
Titre original :
Black Widow
Durée :
2h13
Année :
2021
Date de sortie nationale :
07/07/2021
Genre :
AC,AV,ES
Casting :
Scarlett Johansson, Florence Pugh, David Harbour, Rachel Weisz, O. T. Fagbenle…
Synopsis :
Natasha Romanoff, alias Black Widow, voit resurgir la part la plus sombre de son passé pour faire face à une redoutable conspiration liée à sa vie d'autrefois. Poursuivie par une force qui ne reculera devant rien pour l'abattre, Natasha doit renouer avec ses activités d'espionne et avec des liens qui furent brisés, bien avant qu'elle ne rejoigne les Avengers.
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sorti le 07/07/2021

Introduite en 2010 dans le second volet d’Iron Man, Black Widow, campée par la brillante Scarlett Johansson, fait dès 2012 partie des six avengers originaux. Ainsi, son retour dans les quatre films Avengers ainsi que dans les deux derniers Captain America ont permis aux scénaristes d’exploiter ce personnage secondaire sur plus de dix ans par ses interactions avec les autres membres de la grande équipe de super-héros de l’écurie Marvel. Toutefois, après son sacrifice dans Avengers : Endgame (2019), il semblait hasardeux d’annoncer un film centré sur ce personnage ; alors que vaut-il ?>

Situant son action quelque temps après les évènements de Captain America : Civil War (2016), cette phase 4 du MCU démarre par un retour en arrière avant les évènements cataclysmiques causés par Thanos dans les deux derniers Avengers. Dans cette période laissée sous silence, la moitié des avengers sont en fuite car recherchés par le gouvernement, en raison de leur refus de signer les Accords de Sokovie. Se centrant pour la première fois sur le personnage de Natasha Romanoff alias Black Widow, Marvel décide intelligemment de la séparer des autres avengers en fuite pour revenir sur ses origines, qui n’ont finalement jamais été abordées, en faisant réapparaître une famille factice qu’elle a connue dans son enfance : une sœur, Yelena (Florence Pugh), formée plus tard au même programme Black Widow ; une mère, Melina (Rachel Weisz) ; et un père Alexei (David Harbour), alias Red Guardian, agent russe infiltré aux États-Unis sous la couverture de cette belle famille.

Dans la continuité de Captain America : Civil War, le voyage est un élément essentiel de l’intrigue et les différents environnements sont introduits par les noms de villes s’affichant sur tout l’écran de la même manière que l’avaient fait les frères Russo dans leurs trois derniers films du MCU. Ce dépaysement constant apporte une richesse visuelle allant des courses poursuites dantesques dans les rues de Budapest à la visite d’une prison russe perdue aux pieds de monts enneigés, le tout soutenu par un rythme effréné fourni en scènes d’actions. Filmant de simples humaines exemptes de superpouvoir, la réalisatrice, Cate Shortland met en scène des chorégraphies sublimes dans lesquelles la violence des coups se fait sentir. Confrontée à sa sœur adoptive, Yelena, aux autres Black Widows ainsi qu’à Taskmaster (ennemie pouvant reproduire chacun des mouvements de son adversaire), Natasha semble se battre constamment contre des miroirs d’elle-même.

S’appuyant de nouveau sur l’idée de contrôle mental et d’obéissance aveugle tirée du personnage éponyme de Captain America : The Winter Soldier (2014), le film tisse à travers sa menace un véritable discours féministe bien plus juste et glaçant que n’avait pu le faire Captain Marvel (2019) dont le seul atout de son héroïne était finalement d’être la plus forte en toute circonstance. Ainsi, l’enlèvement de jeunes filles du monde entier arrachées à leur famille puis entraînées pendant toute leur enfance pour devenir des Black Widows qui seront contraintes de se soumettre au désir d’un seul homme, aboutit à un cocktail révoltant métaphorisant le pouvoir abusif de la figure du mâle dominant qui commence enfin, depuis le mouvement #MeToo, à être dénoncée à Hollywood. Le combat de Natasha Romanoff est pour le spectateur parfaitement logique et le fait inconsciemment adhérer à ce message progressiste rendant compte de la nécessité d’émancipation des Black Widows.

Gwendal Ollivier