Méandre

pagi 12


Méandre
Réalisateur :
Mathieu Turi
Pays d'origine :
FR
Titre original :
Méandre
Durée :
1h30
Année :
2021
Date de sortie nationale :
26/05/2021
Genre :
EP,HO,SF,TH
Casting :
Gaia Weiss, Peter Franzén, Romane Libert, Frédéric Franchitti, Corneliu Dragomirescu…
Synopsis :
Interdit aux moins de 12 ans avec avertissement : des scènes, des propos ou des images peuvent heurter la sensibilité des spectateurs

Une jeune femme se réveille dans un tube rempli de pièges mortels. Pour ne pas mourir, elle devra constamment avancer…
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sorti le 26/05/2021

Une jeune femme prête à se donner la mort se fait kidnapper par un tueur en série qui la prend en stop sur le bord d’une route déserte. À son réveil, elle se retrouve seule dans une pièce obscure et exiguë avec pour seule lumière un épais bracelet couvert d’un écran lumineux emprisonnant son poignet. Une première porte s’ouvre et commence alors une course effrénée au sein des méandres ténébreux de ces couloirs infinis réservant des obstacles de plus en plus dangereux.

Bien que son concept le rapproche fortement de Cube de Vincenzo Natali, Méandre trouve sa propre identité aussi bien visuelle que thématique. Là où le film de 1997 interrogeait l’unicité d’un groupe de personnages qui tentaient de s’en sortir ensemble (ou non), le réalisateur de Hostile, Mathieu Turi, se focalise sur son seul personnage principal qui doit résoudre ses propres conflits intérieurs l’ayant poussé en début de film, à songer au suicide. À l’image des couloirs très resserrés dans lesquelles il n’est possible que de ramper, les questions liées à la survie ne sont pas débattues à haute voix mais directement vécues par cette femme, très justement incarnée par Gaia Weiss, qui n’a d’autre choix que de continuer à avancer pour survivre dans cette environnement on ne peut plus claustrophobique.

Alors que le spectateur en vient à se demander pourquoi elle s’accroche soudain autant à cette vie à laquelle elle voulait mettre fin, le réalisateur introduit doucement la métaphore qu’il cherche à tisser à travers ce lieu angoissant mais surtout profondément mystérieux. Basculant avec brio du cadre réaliste de l’enlèvement par un psychopathe à celui plus fantastique d’une projection mentale ou spirituelle concrétisant les angoisses de son personnage, le réalisateur français réussi à maintenir un rythme haletant tout au long de son métrage pourtant uniquement constitué de cet enchaînement d’obstacles plus ou moins insolites. Appuyé par une bande originale pesante mais ponctuée d’envolées harmoniques à la fois mélancoliques et galvanisantes, le sentiment assez primaire de tension se mélange, dans un dosage habile, à celui bien plus profond de la souffrance engendrée par la mort d’un être cher. La question du deuil et de l’acceptation de la mort, tout aussi terrible soit-elle, devient alors la quête de cette femme, qui à bout de force et prête à abandonner, s’accroche une dernière fois pour arriver au terme de ce combat déchirant qu’elle mène contre elle-même.

Gwendal Ollivier