Les Parfums

Mettre en scène une histoire sur l’univers riche et subtil des odeurs par le procédé audiovisuel du cinéma, c’est un des défis qu’a relevés le réalisateur, Grégory Magne, dans son second long métrage.

Grégory Montel incarne Guillaume Favre, un père divorcé tentant de conserver son travail de chauffeur de maître malgré le peu de points de permis qu’il lui reste, afin d’obtenir la garde alternée de sa fille. Face à lui, Emmanuelle Devos interprète Anne Walberg, un nez qui, ayant connu ses heures de gloire chez Dior, s’ennuie, depuis maintenant 4 ans, à concevoir des parfums d’ambiance pour des magasins, vêtements et accessoires.

Le réalisateur se sert du regard extérieur de Guillaume comme porte d’entrée pour découvrir à quoi peut ressembler le quotidien d’un nez. Derrière sa froideur et ses obsessions quasi monomaniaques, Anne est véritablement passionnée et ne vit que pour sentir. Aimable et débrouillard, Guillaume construit, au contraire, sa vie autour de sa fille et est donc forcé de répondre au mieux aux attentes de sa cliente pour conserver son emploi.

Alors que l’artiste, nez, montre à Guillaume comment percevoir le monde avec ses narines, celui-ci va progressivement faire comprendre à Anne que tout n’est pas qu’odeur. Ainsi, tandis qu’elle lui apprend à utiliser un sens communément sous-utilisé par l’homme, lui va lui réapprendre à voir le monde qui l’entoure avec un regard banal, celui du commun des hommes. La métaphore tissée de l’odeur de l’herbe fraîchement tondue symbolise parfaitement la confrontation de ces deux regards ainsi que l’évolution de leur relation entre leur première discussion à ce sujet et le rôle de cette odeur en fin de métrage.

Gwendal Ollivier