par Marc Flageul
John Fante est un grand écrivain. Un écrivain américain, dans tout ce que cela a de meilleur. Observateur des classes sociales, parti du bas de l'échelle, drôle comme pouvait l'être Steinbeck et alcoolo notoire. Mon chien stupide raconte l'histoire d'un vieux cabot qui apparaît un beau jour devant la maison d'un homme qui n'a plus grand chose dans la vie. Son mariage l'ennuie, ses enfants l’insupportent. Et cet affreux animal va tout changer, car lui n'a rien à perdre et fait tout ce qu'il veut, à commencer par grimper sur la jambe des ennuyeux.
Si Fante est un grand écrivain, la question devant ce long métrage est : “Est-ce que Yvan Attal est un grand réalisateur ?” La réponse est non. Ce n'est pas une oeuvre de génie, pas de celles qui marqueront les générations et seront revues dans 100 ans dans les écoles de cinéma. Car Yvan Attal sait se débrouiller, de manière juste et subtile. On ne ressort pas de cette projection changé, mais au moins un petit peu plus heureux.
Tout l'intérêt tient en une idée : Comment adapter un auteur américain en France ? Et bien simplement : L'histoire le permet, le personnage devient français, car pour une fois dans ce roman, il n'y a pas de rapport à l'Amérique ou à la période d'écriture aussi forts que dans “Les compagnons de la grappe” ou “Demande à la poussière”.
Mon chien stupide joue même sur le registre de la comédie. Le chien s'attirera les meilleurs rires, mais le paumé joué par Attal ne vous laissera pas indifférent.
Marc Flageul