Rocketman

Je n'aime pas le bonhomme, sa musique m'ennuie au plus haut point. Seul fait d'armes qui le sauve: avoir été l'un des rares à défendre les Stooges d'Iggy Pop. C'est simple passé 1971, et "Madman Across the Water", il n'y a rien ou presque à sauver dans sa discographie. Quand à ses amitiés avec Lady Di et l'hymne lénifiant "Like a Candle in the Wind", au risque de passer pour un affreux jojo, ça m'a fait doucement rigoler...

Autant dire que dès les premières minutes, avant que le noir ne se fasse dans la salle, je me préparais pour l'art délicat et néanmoins délicieux, de la haine d'un film. Parti-pris assumé et jouissif à défaut d'être objectif. Pourquoi être venu me direz-vous, et vous aurez bien raison, parce qu'une petite chose m'avait tout de même intéressé derrière le projet. Certainement pas la performance d'acteur, ni la bande son, mais simplement une liberté vis-à vis du sujet.

Très souvent cette catégorie de films tend à modifier légèrement la biographie de la personne. Soit pour donner du rythme, ou pour mieux amener les situations. Ici Dexter Fletcher a choisi de laisser libre cours à ses envies en les mêlant à l'histoire plus ou moins vraie. Et ce qui est étonnant, c'est que pour une oeuvre censée montrer l'horreur de la drogue, les scènes de défonce sont parmi les plus chouettes.

Bref, j'ai pris du plaisir devant ce long métrage, l'histoire est bien conçue et bien jouée, il y a une vraie inventivité, tant chez le réalisateur que chez les acteurs, on sent leur plaisir transparaître derrière l'écran. Mais je n'aime toujours pas le "piano rock"... Tu m'étonnes Elton !

Marc Flageul