Hostiles

Le western, un genre que l'on a vu mourir si souvent. Parce que le genre s'essoufflait, mais aussi parce que des réalisateurs le tuaient à coup de génie. Ainsi après "Il était une fois dans l'ouest", puis "Impitoyable", beaucoup pensaient qu'il n'y avait plus rien à en tirer, on l'a dit aussi de "The Revenant". Mais les critiques on déjà fait de "Hostiles" le film ultime. Alors est-ce que ça vaut le coup ?

Parcours de trois fortes personnalités, ennemis devenant alliés au gré des besoins du périple. C'est une traversée des U.S.A que nous réalise Scott Cooper. Faite de dangers, de rencontres et de grands espaces, ce voyage changera tout.

La violence est au coeur du scénario. Pas une violence montrée non, d'ailleurs certaines scènes sont occultées voire savamment cachées, c'est la violence du passé qui est là. Le héros, le capitaine Blocker, a commis des atrocités à l'encontre des amérindiens. Il doit accompagner jusqu'au Montana l'un d'entre eux, suite à une grâce présidentielle. Pas de bons samaritains non plus, les natifs sont montrés comme pouvant faire preuve de la même violence. Les monstres s'observent. Qui a changé depuis ? Qui reste attaché à la violence ? Voilà l'enjeu de ce périple.

Et tandis que le ciel semble prêt à craquer à chaque instant, c'est le fragile équilibre de ce groupe qui s'esquinte en parallèle. Dans ce groupe ils sont 12, comme les douze salopards de Robert Aldrich ou les 12 hommes en colère de Sidney Lumet, plus un soldat renégat...

Pas un western traditionnel, puisqu'il n'y aura pas de règlements de comptes dans la grande rue, c'est une odyssée qui nous est proposée. Les moments contemplatifs, face à l'immensité d'un territoire lui-même hostile, sont légion.

"Hostiles" est une oeuvre d'une grande intelligence et on ne saurait trop vous conseiller d'en profiter.

Marc Flageul