Ouvert la nuit


Ouvert la nuit
Réalisateur :
Edouard Baer
Pays d'origine :
FR
Titre original :
Durée :
1h37
Année :
2017
Date de sortie nationale :
Genre :
CD
Casting :
Edouard Baer, Sabrina Ouazani, Audrey Tautou…
Synopsis :
Luigi a une nuit pour sauver son théâtre. Une nuit pour trouver un singe capable de monter sur les planches et récupérer l'estime de son metteur en scène japonais ; une nuit pour regagner la confiance de son équipe et le respect de sa meilleure amie - qui est aussi sa plus proche collaboratrice... et pour démontrer à la jeune stagiaire de Sciences Po, tellement pétrie de certitudes, qu'il existe aussi d'autres façons dans la vie d'appréhender les obstacles…
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par Marc Flageul

Cette nuit est le personnage central du film. C'est dans cette atmosphère que se ballade notre héros. Ce directeur a la faconde de l'acteur qui le joue, on a envie de l'aimer, d'être son ami, de le suivre dans ses délires, mais contrairement au réalisateur on sent dès le début qu'on finira par lui en vouloir, que le lustre des belles paroles cache un égocentrique, un pâle type paumé.

Dans ce road movie à l’échelle d'une ville arrive la sublime stagiaire issue de Sciences Po, qui va découvrir que la vie nocturne est une addiction. Ainsi lorsqu'elle peut encore partir, retourner au confort de son quotidien elle se ravise et s'enfonce dans la nuit, les nuits de Paris. Addiction comme ces clopes, ces joueurs de casino, ces alcoolos qui parsèment le film. La caméra nous entraîne des coulisses de la culture, dans ce Théâtre de l'Etoile puis troquets mal famés ou subsistent encore ces traces d'argomuche, çui qu'les loupiots n'entravent pas. Quelques mots de ce passé canaille, passé qu'Edouard Baer distille deci delà, comme ce personnage paronyme Théo Sarapos, évoquant Edith Piaf, et son couteau apache, comme les bandes de voyous du début du siècle.

"Ouvert la nuit" est une déclaration, un chemin, celui des batteurs de pavés, de ceux qui sortent la nuit pour s'abîmer, pour parler. Mélange des genres, mélange des personnages dans un lieu unique, mais pourtant trop grand pour ne contenir qu'eux.

Il faut voir cette oeuvre, si l'on aime son auteur, car on l'y retrouve, masqué certes, mais on l'y voit. On en revient à "A la rencontre de divers aspects du monde contemporain ayant en commun leur illustration sur support audiovisuel", géniale émission créée en compagnie d'Ariel Wizman. Les autres verront un road movie nocturne magnifiquement maitrisé.

Enfin on déconseille à Jean-Bernard (on n'en met qu'un... ce ne doit pas être un prénom si usuel non ?) d'y aller, il risquerait d'en prendre pour son grade.

Marc Flageul