Personal Shopper


Personal Shopper
Réalisateur :
Olivier Assayas
Pays d'origine :
FR
Titre original :
Durée :
1h50
Année :
2016
Date de sortie nationale :
Genre :
TH,FA
Casting :
Kristen Stewart, Lars Eidinger, Sigrid Bouaziz…
Synopsis :
Maureen, une jeune américaine à Paris, s’occupe de la garde-robe d’une célébrité. C’est un travail qu’elle n’aime pas mais elle n’a pas trouvé mieux pour payer son séjour et attendre que se manifeste l’esprit de Lewis, son frère jumeau récemment disparu. Elle se met alors à recevoir sur son portable d’étranges messages anonymes…
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par Marc Flageul

Olivier Assayas continue son parcours, empreint de maîtrise esthétique et de direction juste. "Personnal Shopper" marque les retrouvailles avec Kristen Stewart après le magnifique "Sils Maria".

Plus qu'un film féministe, "Personnal Shopper" est un film féminin. Si le métier de Kristen Stewart semble être un cliché, il sert surtout le propos du réalisateur. En choisissant les vêtements de Kyra, Maureen l'habille, et la crée. Mais surtout elle peut se glisser dans sa peau, dans son être tout comme elle entre dans l'appartement de son employeuse. Maureen se demande plusieurs fois d'ailleurs si elle ne voudrait pas être quelqu'un d'autre.

Mais elle est seule, elle est elle et elle est belle. Assayas place sa caméra de la manière la plus forte qui soit. La profondeur de champ, notamment dans la vieille demeure n'est pas sans rappeler les plus beaux films de Renoir. L'objectif proche de l'actrice laissant voir les couloirs, les pièces vides et ses portes au loin, créé une sensation de solitude magnifique. Cette demeure sans meuble, appelée à changer de propriétaire fait écho à l'appartement parisien de Kyra, la patronne de Maureen. Cet objet design, sans être toc, s'ouvre sur une grande baie vitrée et un long couloir, mais le dressing lui, est unique. Cette pièce close sera le décor d'une des plus jolies scènes du film. La jeune américiane essaye les vêtements sous une lumière artificielle, passant du dressing à la salle de bain et son miroir. Et le metteur en scène sait parfaitement que la séparation de ses deux pièces (l'envie d'être autre avec les vêtements, et sa réalisation concrète face au miroir) doit laisser place à un peu d'imagination, cachant le corps de la femme par certains pans de murs.

"Personnal Shopper" c'est aussi l'un des plus inventifs champ/contre-champ que l'on ai vu depuis longtemps, utilisant le téléphone portable comme deuxième acteur. C'est aussi une lumière maîtrisée; C'est une oeuvre ou le fantastique entre subrepticement dans le réel... à moins que ce ne soit l'inverse.

Marc Flageul