Gimme Danger


Gimme Danger
Réalisateur :
Jim Jarmusch
Pays d'origine :
US
Titre original :
Durée :
1h48
Année :
2016
Date de sortie nationale :
01/02/2017
Genre :
DO,MU
Casting :
Iggy Pop, Ron Asheton, Scott Asheton…
Synopsis :
Apparu pour la première fois à Ann Arbor (Michigan) en pleine révolution contre-culturelle, le style de rock'n'roll puissant et agressif des Stooges a fait l’effet d’une bombe dans le paysage musical de la fin des années 60. Soufflant le public avec un mélange de rock, de blues, de R&B et de free jazz, le groupe - au sein duquel débute Iggy Pop - posa les fondations de ce que l’on appellera plus tard le punk et le rock alternatif.

Gimme Danger retrace l’épopée des Stooges et présente le contexte dans lequel l'un des plus grands groupes de rock de tous les temps a émergé musicalement, culturellement, politiquement et historiquement. Jim Jarmusch retrace leurs aventures et leurs mésaventures en montrant leurs inspirations et les motivations de leurs premiers défis commerciaux, jusqu’à leur arrivée au Panthéon du rock.
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sorti le 01/02/2017

Les fans connaissent déjà l'histoire sur le bout des doigts, mais vous l’entendrez au travers des bouches des protagonistes. Jim Jarmusch a eu l'intelligence de n'interviewer que ceux qui ont fait le groupe, les musiciens, managers et un membre de la famille Asheton.

Les 60’s sont la période du flower power, de la révolution de la jeunesse, des fleurs en avant. Pas pour les 4 d'Ann Arbor, dans une partie assez drôle, l'Iguane se remémore à quel point tout ceci était faux et manigancé par les pontes de l'industrie musicale. Eux préféraient se rouler dans la fange, dans l'expérimentation sonore et hélas pour leur avenir, dans les drogues.

Car c'est ça l'histoire de ce groupe qui ne deviendra le plus grand de l'histoire du rock que bien longtemps après leur séparation. Les Stooges étaient trop bêtes, trop sexy, trop violents, trop en avance, trop dangereux, trop défoncés.. ils étaient TROP. Depuis c'est différent, on en finirait par croire que même Muse ou Coldplay s'en inspirent... Pourtant en 1973 après "Raw Power" plus personne ne veut d'eux, leur maison de disques, la presse, les critiques et le public les boudent. Ils sont arrivés à peine plus loin que la nullité de leurs débuts, quand ils se nommaient les Psychedelic Stooges.

Pourtant de 1969 à 1973, vont être inscrites sur le vinyle noir, 3 pures déflagrations ("The Stooges", "Fun House" et "Raw Power", pour lequel le groupe se renomme Iggy & the Stooges). Ces 3 disques vont marquer les générations futures. Sans eux, pas de première vague punk, pas de renouveau du rock au début des années 2000. La plupart des groupes anglais formés en 1976 ont repris leurs chansons (Damned, Sex Pistols...) aux U.S.A. aussi (Dictators, Lords of the New Church...). En France, la gentille Émilie Simon reprendra une sympathique version de"I Wanna Be Your Dog".

Mais les héros d'hier végèteront longtemps, ce n'est que durant la décennie dernière qu'ils se reformeront pour des concerts à guichets fermés, jusqu'à ce que la santé des frères Asheton ne finisse par les rattraper. Entre temps Iggy Pop aura eu sa carrière solo avec des hauts et des bas... et oui le générique du dessin animé "Les zinzins de l'espace" fait partie des hauts, il sera devenu un panneau publicitaire vivant en même temps qu'une légende du rock.

Ces quelques années de créativité, Jarmusch les associe à des images d'époque. Pas de contre culture à outrance, plutôt l'aspect mainstream de la société américaine avec ses documentaires anti-drogues tellement hors de propos qu'ils en deviennent hilarants, ces journalistes trop squares (coincés) pour comprendre ce qu'ils regardent quand Iggy Pop danse à moitié nu sur scène avec son collier de chien. Alors oui il en manque à la fin du film, mais ou est passé "Metallic K.O.", quid de l'avis de Miles Davis (et l'homme n'était pourtant pas un grand amateur de musiciens blancs) les décorations douteuses de Ron Asheton, un peu trop vite balayées sous le tapis et cette embarrassante fan attitude d'Elton John... L'histoire de ce groupe est trop chaotique pour être complète en moins de deux heures. Mais Jim Jarmusch, cinéaste rock s'il en est, aime les Stooges, nous aussi.

Marc Flageul