Tu ne tueras point

pagi 12


Tu ne tueras point
Réalisateur :
Mel Gibson
Pays d'origine :
US
Titre original :
Durée :
2h11
Année :
2016
Date de sortie nationale :
09/11/2016
Genre :
12,DR,GU,BI
Casting :
Andrew Garfield, Vince Vaughn, Teresa Palmer…
Synopsis :
Quand la Seconde Guerre mondiale a éclaté, Desmond, un jeune américain, s’est retrouvé confronté à un dilemme : comme n’importe lequel de ses compatriotes, il voulait servir son pays, mais la violence était incompatible avec ses croyances et ses principes moraux. Il s’opposait ne serait-ce qu’à tenir une arme et refusait d’autant plus de tuer.

Il s’engagea tout de même dans l’infanterie comme médecin. Son refus d’infléchir ses convictions lui valut d’être rudement mené par ses camarades et sa hiérarchie, mais c’est armé de sa seule foi qu’il est entré dans l’enfer de la guerre pour en devenir l’un des plus grands héros. Lors de la bataille d’Okinawa sur l’imprenable falaise de Maeda, il a réussi à sauver des dizaines de vies seul sous le feu de l’ennemi, ramenant en sureté, du champ de bataille, un à un les soldats blessés.
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sorti le 09/11/2016

L'histoire est basée sur des faits réels. Avec une première partie d'un classicisme assez gênant par moment, on craint que "Tu ne tueras point" ne soit qu'un film comme un autre, mêlant religion, patriotisme et guerre comme les américains nous en offrent si souvent. Desmond vit dans une petite ville du sud des États-Unis, sa vie est dure, père alcoolique, peu d'éducation, puis l'amour... rien de bien nouveau sous le soleil. Même la partie concernant son entraînement, au sein de l'armée américaine n'apporte pas grand chose pour ceux qui connaissent "Full Metal Jacket".

La déflagration viendra des scènes de combat. Car malgré le refus de porter une arme, le héros partira au feu. Dans un déchainement de violence et de sang, Mel Gibson se réalise enfin au travers de la caméra. Le réalisateur ne laisse rien en dehors du cadre, il impose sa vision et n'accorde que peu de place à l'imagination. Alors bien sûr on se sent obligé de dire : "âmes sensibles s'abstenir". La violence du conflit est rendue de manière très graphique. Ce qui qui rend la première moitié du film plus logique. Cette dernière ne peut être comprise que par opposition à l'absence de calme véritable de la suite. la violence du père n'entre plus en conflit avec la volonté religieuse du fils, mais avec la réalité de la mort. Quand le géniteur est motivé par l'alcool et un mauvais fond possible, le champ de bataille n'existe qu'au travers de l'absurde.

Et pourtant dans ce qui laisse croire à l'anarchie du combat (bien que chorégraphié avec maestria) l'artiste impose sa patte. "Tu ne tueras point" est une oeuvre marquée par la religion, et donc par la verticalité, l'ascension. La falaise que les hommes doivent monter, l'escabeau ou l'on monte afin de réparer le toit de l'église. Et le terrain chaotique en rajoute. Les bosses, buttes et creux, s'élevant ou descendant, permettent de tuer, de survivre, de se cacher, voire de croiser l'ennemi.

Religieux soit, mais non prosélyte, le long métrage base sa narration sur un commandement sur lequel tous peuvent s'accorder, refuser le meurtre et la violence. Mais en montrant ce héros qui ne tuas point, Mel Gibson nous offre une leçon, au moins une porte entrouverte sur un questionnement. Et c'est là le but d'une oeuvre non ?

Marc Flageul