The Witch


The Witch
Réalisateur :
Robert Eggers
Pays d'origine :
US,CA
Titre original :
Durée :
1h33
Année :
2015
Date de sortie nationale :
Genre :
12,EP,HO
Casting :
Anya Taylor Joy, Ralph Ineson, Kate Dickie…
Synopsis :
1630, en Nouvelle-Angleterre. William et Katherine, un couple dévot, s’établit à la limite de la civilisation, menant une vie pieuse avec leurs cinq enfants et cultivant leur lopin de terre au milieu d’une étendue encore sauvage. La mystérieuse disparition de leur nouveau-né et la perte soudaine de leurs récoltes vont rapidement les amener à se dresser les uns contre les autres…
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par Marc Flageul

Robert Eggers, le réalisateur, dont c'est le premier film, a décidé de prendre un angle inédit pour approcher le cinéma fantastique. En effet, il s'est basé sur des documents historiques. Car aussi étrange que cela puisse sembler, ce thriller se base sur des histoires vraies. Ou plutôt sur la perception de la réalité qu'avaient les colons du 17e siècle. Pour cette oeuvre ce sont donc des comptes-rendus de procès pour sorcellerie qui ont été utilisés. Non content de montrer ce qui faisait peur il y plus de 400 ans, ces documents ont eu une deuxième utilité.

The Witch c'est aussi un parti-pris esthétique. "Les travelling sont affaire de morale" disait Jean-Luc Godard, et bien pour Eggers le plan fixe est affaire de frisson. En effet aucun mouvement de caméra ne vient perturber le déroulement de l'histoire. En ne faisant pas pivoter l'angle de vue, le réalisateur nous coince, nous ne pouvons voir ce qu'il y a ailleurs, comme dans les bois à proximité par exemple. En filmant l'automne de cette région, ces brumes, ces grands troncs gris ou noirs, le metteur en scène offre un paysage qui semble n'avoir jamais vu le soleil, ni la chaleur doucereuse d'un printemps.

La ferme, lieu principal de l'histoire (il s'agit presque d'un huis-clos en plein air) est elle aussi importante, mal éclairée, même de jour, sans fenêtres, les animaux se promènent dans la boue, renforçant l'impression de malaise. Les animaux d'ailleurs comptent dans leurs rangs Black Phillip, qui se trouve être un... bouc noir. Non mais franchement je crois qu'en le choisissant cette famille avait scellé son sort, non ?

On ne saurait que trop vous conseiller de voir ce film en VOST. Les dialogues sont tous dans un anglais du 17e. Les amateurs de Shakespeare dans la langue ne seront pas perdus. Quand aux non-bilingues qu'ils se rassurent, ces voix employant des tournures surannées sonnent à l'oreille du spectateur et l'incitent à plonger dans ce cadre hitorico-fantastique.

Marc Flageul