par Marc Flageul
Étrange, c'est effectivement le premier mot qui vient à l'esprit à la vue de ce synopsis. Car oui, le suiveur est d'habitude dans le 7ème Art, plus proche du psychopathe, du tueur... Et bien ici, c'est un gentil garçon, un brin perdu, rien de plus. Quelqu'un qui se laisse happer par une vie sans grand intérêt, coincé entre une mère envahissante et une absence de vie sociale ou amoureuse. Alors cette petite aventure signe pour lui le début de quelque chose. Et c'est ce que Julien Rappeneau veut nous montrer. Un vrai beau feel-good movie : on sort de la salle en se sentant un peu mieux, un peu plus léger. Le bal de ces personnages, régulé, chapitré est une petite bulle de plaisir dans laquelle on aimerait rester un peu plus longtemps.
Mais pas que... Attention il y a aussi du rire, de vrais bons moments de rigolade. Les personnages passent par toutes les hypothèses pour découvrir ce qui motive ce drôle de coiffeur. Et là, les situations s'enchaînent. Et se révèlent improbables, mais portées par une équipe de bras cassés merveilleux. Les personnages secondaires sont drôles, fous, bizarres. On voudrait que le réalisateur fasse une suite uniquement sur le colocataire circassien raté, adepte des mauvais plans et de combines foireuses.
Julien Rappeneau a eu la bonne idée de s'attaquer à cette bande-dessinée. Et de la respecter, par exemple en chapitrant son histoire. L’oeuvre est découpée en trois parties, chacune suivant un personnage différent et son rapport à cette histoire qui sort du quotidien. Car oui tout le monde changera, chacun à son petit niveau. Bref un film humain et beau : Laissez vos problèmes à la porte de "Rosalie Blum".
Marc Flageul