par Marc Flageul
Cette comédie qui refuse son nom est un petit bijou. La galerie de personnages invoquée par le réalisateur est des plus étrange... Le colocataire Oscar est un musicien insomniaque quasiment plus lunaire que Marie. André Wims joue une version âgée de Sébastien Tellier. Sorte de génie auto-proclamé, perdu dans les délires que lui inspirent ses visions, il n'en reste pas moins une des voix de la raison lorsqu'il s'agit de parler d'amour. Mais c'est surtout l'idole de Manchester, Eric "Hey-Ho" Cantona qui irradie le film de sa superbe. La star des stades nous prouve à nouveau, qu'être acteur n'est pas une reconversion en demi-teinte. On se demande encore comment le réalisateur a réussi à faire danser l'ex-footballeur. Antoine/Eric est à l'origine de bon nombre de péripéties et réussit pourtant à ne pas tomber dans le grandiloquent ou le ridicule, toujours de bon ton.
"Marie et les naufragés" c'est aussi une histoire d'amour. Mais, rien n'est ici comme prévu, nul besoin d'être romantique pour sourire devant les baisers. Sébastien Betbeder sait faire, mais surtout sait raconter. Cette histoire en deux parties, Paris puis l'île de Groix, c'est un peu plus d'une heure et demie de sourires et de complicité avec ces personnages perdus dans l'âge adulte.
Et c'est sur ce point que le réalisateur/scénariste fait fort. Tout trentenaire pourra se retrouver dans l'un des quatre protagonistes (même si Eric Cantona a déjà dépassé la date limite). Ils sont le portrait d'une génération qui veut mais ne sait pas toujours comment faire. Ils se cherchent à peu près autant qu'ils cherchent les autres.
Pour finir, mention spéciale au personnage que joue Wim Willaert, apparition fugace mais ô combien forte.
Marc Flageul