Star Wars : Le Réveil de la Force

La Force est sans conteste avec J.J. Abrams et son équipe ! On pouvait craindre que ce septième volet de Star Wars, ne soit pas à la hauteur… Eh bien non : Le Réveil de la Force tient ses promesses. Dès la scène d'ouverture, on est tout de suite transporté dans l'univers bien connu de George Lucas : l'esprit des précédentes trilogies est respecté, des transitions simplistes à l'ambiance mi-enfumée, mi-laserisée. A l'écran, les fans mais aussi ceux qui découvrent cet univers pour la première fois, en prennent plein la vue. Le rythme soutenu tient les spectateurs en haleine de la première à la dernière minute : décors, costumes, bande originale, scénario, tout y est. Les clins d'oeil aux précédentes trilogies sont disséminés avec parcimonie : Jakku ressemble étrangement à Tatooine et l'on s'attendrait presque à voir un Sarlacc des sables, le ver géant de l'épisode VI. De même, les scènes tournées dans la neige renvoient aussitôt aux décors de la planète Hoth dans l'Empire contre-attaque : la jeune Rey habitant même la carcasse couchée d'un gigantesque TB-TT, sorte d'éléphant blindé de l'épisode V. Mais le réalisateur de Star Trek multiplie les clins d'oeil au risque d'en faire trop. Ainsi, la scène du bar (celle de trop ?) avec les musiciens fait illico penser à celle de la cantina d'un Nouvel Espoir.

Harrison Ford marque son grand retour au cinéma et impose son charisme du héros à qui on ne la fait pas. Son humour légendaire est toujours présent. Le duo qu'il forme avec Chewbacca fonctionne parfaitement. Quant à Daisy Ridley, une actrice anglaise de 23 ans dont c'est le premier grand rôle au cinéma, parfait alter ego de Luke Skywalker, elle surprend par la justesse de son rôle. Débordante d'énergie et d'intelligence elle est la preuve que le pari est réussi : faire du Réveil de la Force, une suite dont on ne se lasse pas… Bien sûr, on prend aussi plaisir à voir évoluer BB-8, digne successeur de R2-D2. Le petit droïde orange et blanc possède le même trait d'humour que son prédécesseur. Quant à C-3PO, il reste fidèle à lui-même et fait quelques petites apparitions pour le bonheur des aficionados. Cependant, le stormtrooper Finn aurait pu avoir un rôle plus évolué. Il manque un petit quelque chose au personnage qui reste en retrait, se faisant damer le pion par la jeune héroïne. Kylo Ren lui, déçoit, avec son look gothique de premier de la classe, il n'a pas la prestance de Dark Vador et incarne le côté obscur d'une façon qui prête à sourire. Colérique, il semble ne pas maitriser la Force et est quelque peu désordonné. Il est en plein apprentissage et ne possède pas encore tous les atouts. A l'instar de ces adolescents qui se rebellent contre leurs parents, ses caprices agacent plus qu'ils ne convainquent. Il a du mal à s'imposer. Le duel avec Harrison Ford manque de profondeur. Sa prestation larmoyante enlève au personnage, la froideur qu'il aurait pu avoir. Mais peut-être que finalement, ce personnage peu convaincant va être amené à évoluer de manière imprévue, qui sait ?

Un des très bons côtés de ce nouvel épisode, est que l'arrivée du générique laisse des questions en suspens : qui est vraiment Rey ? Pourquoi Kylo Ren a-t-il préféré le côté obscur ? Comment Maz Kanata a t-elle récupéré le sabre laser de Luke ? Et lorsque la dernière scène filmée aux îles Skellig (Irlande) rapproche la jeune Rey du vieillissant Luke, on se dit que cela va être long d'attendre mai 2017 pour connaître la suite. J.J Abrams a réussi son pari, il est le digne successeur de George Lucas et a définitivement gagné sa place dans les étoiles.

Benoît "Luke" Meudec et Coraline "Rey" Lafon