Le Labyrinthe : La Terre brûlée

Lorsqu'il a écrit "L'épreuve", le romancier américain James Dashner, ne se doutait pas qu'il courait vers un succès planètaire. La trilogie du Labyrinthe en est l'adaptation et c'est plutôt bien réussi. A l'instar de The Village de M. Night Shyamalan, sorti il y a dix ans, ses habitants découvrent qu'il existe un monde, au-delà des fontières qu'ils ne doivent pas dépasser, dont ils ignorent l'existence. Si le premier opus nous plonge en pleine science-fiction avec des images dignes du Seigneur des Anneaux et des bestioles à faire frémir un Alien, le second volet, La Terre brûlée nous transporte dans un univers que les jeunes protagonistes n'auraient peut-être jamais dû trouver. L'histoire commence là où l'épisode précédent se temine. On y découvre un monde ravagé par les éruptions solaires, peuplé par une population décimée par un mystérieux virus dont il n'existe aucun antidote. Les villes sont détruites, envahies par une épaisse couche de sable et les squelettes d'immeubles encore debout sont les seuls témoins de l'Apocalypse qui a pu s'y produire. Comme dans San Andreas de Brad Peyton, sorti avant l'été, le décor est soigné. Ce qui pourrait être New-York ou San Francisco est méconnaissable avec ses grands ponts dont le tablier a été emporté par les violentes tempêtes. Les rues sont jonchées de débris et de carcasses de voitures. A la nuit tombée, les créatures qui sortent de l'ombre ne sont pas là pour se faire de nouveaux amis. Les jeunes gens vont devoir apprendre à se méfier de tout et de tout le monde.

Bien vite, ce qui semble être un film pour ados prend une tournure inattendue. Un mystérieux centre commercial désaffecté plonge le spectateur dans l'Horreur. S'en suit une cavalcade tournée caméra à l'épaule pour plus de réalisme : un scène que ne renierait pas George A. Romero, le pape italien de l'épouvante dans les années 70. Sauver sa peau devient le leitmotiv de l'équipée. Le stress monte crescendo. Le rythme tient la salle en haleine et les courtes pauses ne sont là que pour mieux nous emporter dans les minutes suivantes. Dans notre cerveau mis à mal, les connexions cérébrales doivent former un curieux labyrinthe. Oubliez ce que vous avez découvert dans la première partie, cette fois-ci, le labyrinthe est psychologique et les scénaristes vous emmènent dans toutes les directions. On en apprend un peu plus sur W.K.E.D. et sa mystérieuse organisation. Lorsque parfois la mémoire des héros revient, c'est pour mieux les bluffer.

Le casting est bien choisi : Dylan O'Brian découvert dans Teen Wolf est pratiquement tout temps à l'écran. Son rôle d'immunisé contre le virus tient la route. Quant à Aidan Gillen, de Game of Thrones, il campe à merveille le rôle du méchant avec qui l'on pourrait faire ami, mais pas trop. La jeune comédienne de 23 ans, Kaya Scodelario, inconnue en France, est une icone outre-atlantique. Elle est l'héroïne de la série Skins et a déjà une longue carrière derrière elle. Elle apporte la touche féminine qui manquait dans la première partie.

Un pur thriller hitchcockien dont on ressort secoué, avec la folle envie de découvrir la suite, mais Le Remède mortel ne sortira sur grand écran qu'en 2017.

Benoît Meudec